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Les entreprises en Pologne de plus en plus engagées dans des actions sociales et environnementales : rapport de la Chambre de Commerce et d'Industrie France Pologne

La Chambre de Commerce et d’Industrie France-Pologne (CCIFP) a publié les résultats de la neuvième édition de son étude phare, « ESG en pratique – Baromètre CCIFP ».

Ce rapport offre une vue d'ensemble complète sur la manière dont les entreprises opérant sur le marché polonais abordent les questions environnementales, sociales et de gouvernance (ESG). Actuellement, les exigences légales constituent le principal facteur motivant les entreprises à adopter des actions ESG, bien qu'une part significative d'entre elles s'engage encore pour des raisons d'image. Le principal obstacle au développement reste le manque de ressources financières, ce qui affecte particulièrement les entreprises du secteur des PME.

Les réglementations incitent efficacement à l'action

Pour la première fois, les réglementations sont devenues la principale raison pour laquelle les entreprises s'engagent dans le domaine de l'ESG (passant de 4 % en 2019 à 66 % en 2024). En deuxième position se trouvent les questions d'image, qui sont plus importantes pour les PME (67 %) que pour les grandes entreprises (57 %). Ces dernières années, les attentes et les pressions exercées par les clients, les employés et les communautés sont également devenues un facteur significatif (57 % en 2024 contre 16 % en 2019).

« Si quelqu’un doute encore de la puissance des réglementations, les données du baromètre de cette année montrent une tendance claire. L’ESG est devenu un élément du cadre juridique européen et n’est plus perçu comme une mode passagère, mais comme un standard. La progression de 4 % en 2019 à 66 % en 2024 est spectaculaire. » commente Kamil Wyszkowski, Représentant, Directeur Exécutif du Réseau UN Global Compact Pologne.

Une professionnalisation accrue des actions, mais avec des budgets limités

Une approche stratégique de l'ESG reste encore rare, puisque 49 % des entreprises ne disposent pas de stratégie dans ce domaine. Cependant, parmi celles qui en ont une, elle est très souvent intégrée à leur stratégie commerciale (85 % des réponses). Cela signifie que les entreprises, lorsqu'elles planifient leur développement, prennent en compte les défis environnementaux et sociaux en adaptant leur modèle économique.

La gestion de l’ESG dans les grandes entreprises se professionnalise de plus en plus. Près de la moitié d’entre elles disposent désormais d’un département spécifique dédié à ce domaine. Les PME, quant à elles, gèrent l’ESG soit au niveau de la direction ou du conseil d’administration, soit ce domaine reste non structuré (43 % des réponses dans les deux cas). Le manque de ressources humaines n'est pas le seul défi pour les entreprises, en particulier celles du secteur des PME. Le principal obstacle est l’insuffisance des ressources financières (63 % des réponses). Près de 40 % des petites et moyennes entreprises ne disposent d’aucun budget pour les actions ESG, tandis que seules les grandes entreprises disposent de budgets dépassant 100 000 PLN par an.

Un nombre croissant d’entreprises rapportent leurs actions, mais surtout parmi les grandes structures. Neuf grandes entreprises sur dix déclarent effectuer ou envisager de commencer à rapporter leurs actions, alors que chez les PME, seul un entrepreneur sur deux s’y consacre.

Les bénéfices de l’ESG restent difficiles à évaluer

Les entreprises peinent encore à mesurer les résultats de leurs actions en matière de développement durable. Seules les grandes organisations, disposant de ressources humaines, financières et techniques suffisantes, parviennent à définir des bénéfices mesurables (17 % des grandes entreprises interrogées, contre aucune PME). Par ailleurs, 31 % de l’ensemble des entreprises déclarent enregistrer des résultats non financiers, principalement liés à une amélioration de leur image, à l’engagement des employés ou à leurs relations avec les parties prenantes. Les PME, en revanche, ne mesurent souvent pas leurs résultats (35 %) ou ont du mal à les définir (37 %). Enfin, 10 % des grandes entreprises et 14 % des PME déclarent ne tirer aucun bénéfice de leurs actions ESG.

Les entreprises les plus actives pour la société et l'environnement

Les entreprises s'engagent le plus souvent dans des actions en faveur de la société (76 % des entreprises) et de l'environnement (72 %). Les activités liées à la gouvernance d'entreprise sont les moins fréquentes. Cela pourrait s'expliquer par un manque de compréhension de ce que recouvre ce concept, en particulier parmi les PME. Pas moins de 20 % d'entre elles n'ont pas su répondre si elles menaient des actions dans ce domaine, - explique Mariusz Kielich, Responsable Communication à la CCIFP.

Les entreprises concentrent principalement leurs actions sur leurs employés (développement, santé et sécurité au travail, avantages sociaux, dialogue, ou équilibre vie professionnelle/vie privée), suivis des clients (protection des données personnelles, communication, enquêtes de satisfaction), et enfin sur les communautés locales (principalement via un soutien financier ou expert).

Dans le domaine environnemental, les entreprises réduisent principalement leur consommation de ressources, améliorent leur efficacité énergétique et mènent des initiatives éducatives. Seules les grandes organisations, dotées de ressources financières importantes, s’engagent dans des projets tels que le développement de produits ou services écologiques, des solutions d’économie circulaire, ou des investissements dans des infrastructures visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre.

En matière de gouvernance d’entreprise, les actions se concentrent principalement sur des politiques liées à l’éthique, à la lutte contre la corruption et à la coopération avec les partenaires commerciaux.

Les exigences ESG touchent également les petites entreprises

Les grandes entreprises se sentent responsables de leurs partenaires et fournisseurs, les impliquant dans des initiatives ESG. Près d’un tiers d’entre elles proposent des actions éducatives à leur intention, et une autre proportion similaire prévoit de les lancer dans les deux prochaines années. Toutefois, il est préoccupant de constater que plus de la moitié des entreprises impliquent moins de 25 % de leurs fournisseurs dans ce type d’activités éducatives.

Le nombre d’entreprises exigeant des données ESG de leurs fournisseurs augmente régulièrement : 16 % en 2023 contre 25 % en 2024. De plus, 30 % des entreprises envisagent de mettre en œuvre ce type d’initiative d’ici deux ans.

Dans deux ans, près des deux tiers des entreprises intégreront les critères de durabilité dans leur processus de sélection des fournisseurs. Par conséquent, les entreprises non soumises à l’obligation de reporting ESG devront adopter des solutions écologiques. Celles qui ne le feront pas perdront en compétitivité sur les marchés polonais et européen, explique Mariusz Kielich.

Les entreprises françaises en Pologne, leaders en ESG

Les entreprises à capital français se distinguent parmi les participants à l’étude. La majorité d’entre elles sont déjà prêtes à respecter les nouvelles réglementations européennes, car elles appliquent depuis des années des standards établis au niveau international. Cela leur permet de mener davantage d’actions que les entreprises à autre capital, notamment dans des domaines tels que l’efficacité énergétique, l’éducation environnementale, la politique de diversité et la gestion de la chaîne d’approvisionnement (avec une avance de 15 % à 20 % en moyenne). Pas moins de 77 % des entreprises françaises disposent d’une stratégie ESG, contre seulement 22 % des entreprises à autre capital.

Et les consommateurs dans tout ça ?

Une partie intégrante du rapport ESG en pratique repose sur les résultats d’une enquête réalisée par Havas Media Network Poland. Les données de 2024 montrent que l’importance de l’éthique et de la responsabilité sociale dans les choix des consommateurs est en légère baisse par rapport aux années précédentes. Le pourcentage de personnes attachées à l’impact sociétal et écologique des produits est passé de 56 % en 2017 à 41 % en 2024. Par ailleurs, 46 % des Polonais interrogés déclarent éviter d’acheter les produits d’entreprises ayant un impact négatif sur leur environnement, soit un résultat inférieur de 10 % par rapport à l’avant-pandémie.

La confiance des consommateurs dans l’impact de leurs décisions d’achat sur les changements mondiaux continue de diminuer (baisse de 18 % depuis 2017). Parallèlement, une proportion croissante d’adultes polonais considère que ce sont les gouvernements et les politiciens qui ont le plus d’influence (34 % en 2024 contre 22 % en 2017). La notion d’ESG est connue par un Polonais sur deux. Plus d’un quart des adultes polonais ne se contentent pas de connaître le terme, mais en comprennent également le concept.

Méthodologie de l’étude

L’enquête ESG en pratique – Baromètre de la Chambre de Commerce et d’Industrie France-Pologne a été réalisée auprès de 120 entreprises en novembre 2024. 58 % étaient de grandes entreprises employant plus de 250 salariés, le reste étant des PME. 41% des répondants représentent des entreprises à capital français, et 55% des entreprises polonaises ou à autre capital étranger. L’enquête consommateur a été menée par Havas Media Network Poland en novembre 2023 sur un échantillon de 1005 adultes polonais.

Partenaires de l’étude

Orange Polska, PwC, Havas Media Network Poland, Havas PR Warsaw, Bureau Veritas, Centre UNEP/GRID-Warszawa, Global Compact Network Poland, Forum Odpowiedzialnego Biznesu, Krajowa Izba Gospodarcza, Chambre de Commerce Irlandaise-Polonaise, Chambre de Commerce Belge, WPROST Biznes, Proto.pl, CEO.com.pl, Teraz Środowisko, ESG.pl, ESGinfo.pl, Instytut ESG, oESG.pl, Raport CSR, Raport ESG.

VERSION COMPLÈTE DU RAPPORT >>>

 

Documentation

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